Ne pas comprendre à quel point les Français détestent l’hiatus, c’est à dire la succession de deux voyelles appartenant à des syllabes différentes, est se condamner à ne pas comprendre une multitude de « bizarreries ». Car les Français sont très inventifs quand il s’agit d’éviter cet hiatus si désagréable à leurs oreilles. Disons simplement que le principe récurrent est d’intercaler une consonne entre les deux voyelles en question.
Tout d’abord, cette détestation de l’hiatus explique certaines exceptions grammaticales :
- L’adjectif démonstratif masculin singulier Ce se transforme en Cet devant un mot commençant par voyelle : Ce stylo / Cet ami
- L’adjectif possessif féminin à la troisième personne du singulier Sa se transforme en Son devant une voyelle : Sa participation / Son offre
- Les articles Le et La deviennent L’ devant un mot commençant par voyelle : Le manteau / L’ordinateur et La chaussure / L’école
- Certains adjectifs sont transformés : par exemple, beau devient bel et vieux change en vieil : Beau bâtiment / Bel édifice et Beau cheval / Bel homme
- L’ajout d’un « t » de liaison dans certaines inversions sujet-verbe pour l’interrogation (quand le verbe termine par une voyelle et que le pronom commence lui aussi par une voyelle) : Reviendra-t-il ? A-t-il chanté ?
Elle explique ensuite la règle de la liaison :
Sans entrer dans les détails (certaines liaisons sont obligatoires, d’autres sont facultatives, les dernières sont interdites), la raison même de la liaison est d’éviter l’hiatus. Dans « Un ami », si nous ne faisions pas la liaison, nous prononcerions la voyelle nasale « un » suivie de la voyelle a ; afin de l’éviter, les Français font la liaison et disent : un/na/mi
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