Molière à l’origine de locutions françaises

Nous fêtons cette année les 400 ans de la naissance de Molière ; non seulement ce génie a marqué l’histoire du théâtre mais il a aussi laissé de nombreuses expressions en français ; les Français les répètent d’ailleurs souvent, sans savoir qu’il en est l’auteur.

C’est le cas de « tarte à la crème ». Cette expression désigne un lieu commun, un cliché, une formule rebattue et vide de sens.

« La transition numérique c’est le sujet tarte à la crème qu’on nous sert matin, midi et soir, du magazine Management au journal télévisé de Jean-Pierre Pernot sur TF1 », décoche d’entrée Mathias Crouzet.

Son origine se trouve dans la pièce L’école des femmes. Un des personnages, Arnolphe, explique que la femme idéale doit être d’une si grande ignorance, qu’au jeu du corbillon (jeu où on devait répondre par des noms rimant en on), elle répondra « Une tarte à la crème » à la question « Qu’y met-on ? ».

Certains critiques trouvaient cette réplique trop prosaïque et ne convenait pas à une pièce de théâtre. Dans La critique de l’école des femmes, par provocation, Molière accumule les « tarte à la crème » dans les répliques de ses personnages et obtient ainsi un effet comique de répétition.

« Que diable allait-il faire dans cette galère ? » est devenue une expression courante. Elle signifie « Pourquoi s’est-il engagé dans une pareille entreprise ? ». Elle est tirée des Fourberies de Scapin (Molière l’a empruntée à un autre auteur mais c’est lui qui l’a rendue populaire). Léandre, fils de Géronte, a besoin d’argent, mais son père refuse. Son valet, Scapin, a l’idée d’un stratagème. Il fait croire à Géronte que Léandre est entré dans une galère turque et que, son commandant mettant ensuite les voiles, il a été enlevé. Léandre ne sera libéré que s’il paie 500 écus. Géronte s’exécute donc mais, à chaque fois, au moment de remettre la somme à Scapin, le voilà qui répète, désespéré de devoir se séparer de son argent : « Que diable allait-il faire dans cette galère ? ». Le comique, là encore, est de répétition.

Mais que diable est-il allé faire dans cette galère ? En disant cela je pense bien sûr à Thierry Henry. Il n’aurait sans doute jamais dû aller jouer au F.C. Barcelone, ou plutôt il aurait dû y aller plus tôt dans sa carrière. (Agora vox, Escatafal, 14/03/2008)

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