Les étudiants en français langue étrangère ont traditionnellement des difficultés à utiliser (voire comprendre) la conjonction « d’autant… que ». La raison principale est qu’il n’en existe pas de traduction dans leur langue maternelle. Et pourtant, elle est très commune en français, tant à l’oral qu’à l’écrit, car c’est aussi un procédé de rhétorique. En effet, elle permet d’ajouter une autre cause à une cause première qui peut être exprimée ou sous-entendue (cas d’ailleurs très fréquent) ; on peut donc, grâce à elle, renforcer un argument.
Elle n’est jamais en tête de phrase et se place à l’intérieur de la phrase. Elle est souvent associée à des termes comparatifs :
– d’autant plus/moins + adjectif + que
– d’autant plus/moins de + nom + que
– d’autant (plus/moins) que + proposition
Voici quelques exemples pour comprendre l’utilisation de cette conjonction.
Le candidat élu était d’autant plus heureux qu’il pensait ne pas pouvoir gagner.
Cause première à son bonheur (non exprimée, mais implicite) : son élection ; cause seconde : c’est une surprise pour lui, il pensait perdre.
Durant l’épreuve, le cycliste avait d’autant moins de force qu’il s’était mal alimenté la veille.
Cause première à sa fatigue (non exprimée, mais implicite) : son effort physique durant la course ; cause seconde : sa mauvaise alimentation.
Je ne vous en veux pas du tout, d’autant (plus) que personne n’est à l’abri d’une erreur.
Cause première (non exprimée, même implicitement) : je ne suis pas rancunier par nature ; cause seconde : je sais que tout le monde peut faire des erreurs.
C’est tout pour cette année. Nous continuons à travailler au mois de juillet mais le blog prend ses vacances !
Bon été à tous !