En France, certains sujets sont abordés le moins souvent possible ; pour parler franchement, ils sont même carrément tabous : c’est le cas de l’argent. En dehors des généralités d’usage sur la question, les Français ne parlent jamais d’argent, et spécialement de leur argent.
Même entre amis, même en famille, on en est réduit à imaginer, supposer ou déduire le montant du salaire d’une personne en fonction de son niveau de vie. Il est inimaginable ni qu’on puisse demander directement à quelqu’un le montant de ses revenus, ni qu’une personne vous annonce, le plus naturellement du monde, combien elle gagne par mois. Dans un cas comme dans l’autre, c’est le comble de la vulgarité et du mauvais goût. Et c’est toujours « déplacé ». Les Français, en cela, sont très différents d’autres peuples (des Nord-Américains par exemple).
Pourquoi une si grande discrétion sur la question ? C’est que pour eux l’argent est souvent sale. La richesse est d’ailleurs suspecte, les « signes extérieurs de richesse » généralement méprisés ou moqués.
Au travail, c’est souvent la même chose. Vous ne connaitrez pas le salaire de vos collègues ; vous n’en parlerez d’ailleurs jamais avec eux. Tout au plus, vous supposerez, en fonction de son ancienneté, de son poste, de ses qualifications, qu’Untel gagne environ tant d’euros par mois. Ce calcul, pour « situer » l’autre, se fait presque de manière inconsciente et automatique. Tout le monde y est habitué, tous le font, si bien que cela ne gêne personne.
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