Formation | Voilà! Más que francés - Part 2

Artículos sobre Formation

Parler de son travail : « Boîte » et « Taf »

Deux expressions familières sont très largement utilisées par les francophones pour parler de leurs activités professionnelles. Le mot « boîte », avec son accent circonflexe sur le i, est employé en français dès le XIIème siècle. Il dériverait du gallo-romain buxita, qui viendrait du latin buxus, le buis dont étaient faits certains coffrets et qui a donné l’équivalent anglais box (nous avons déjà vu que de nombreux mots anglais dérivent directement du français).

« Boîte » a d’abord désigné, dans divers argots, un lieu clos, où l’on est à l’étroit, enfermé (pensez que boîte sera aussi plus tard le synonyme de discothèque), mal à l’aise et… où, pour finir, on travaille. Le mot a donc fini par désigner communément une entreprise : « Je viens de changer de boîte », « Et ta boîte, ça va ? », etc. Important à savoir : en oral spontané, les Français préfèrent parler de boîte que d’entreprise !

Mais que fait-on dans une boîte ? On travaille, bien sûr. Mais, mieux encore, on « bosse » ou on « taffe » (les deux verbes sont synonymes et familiers). « Taffer » vient de « taf », synonyme familier de « travail » : « Et ton taf, ça va ? », « Désolé, je ne peux pas, j’ai trop de taf. » L’origine du mot « taf » est obscure : acronyme du « Travail À Faire » donné par les profs ? Mot descendant du vieil argot des voleurs, le taf désignant la part de butin, puis la récompense d’un travail ? Ne confondez pas le taf avec la taffe : cette dernière, également familière, désigne une bouffée de cigarette !

Évidemment, vous pourrez trouver ces deux mots dans la même phrase : « Dans ma nouvelle boîte, on taffe jamais le vendredi après-midi ! ».

Nos cours de français en entreprises, c’est aussi apprendre cela !

Tagged , , , , ,

Molière à l’origine de locutions françaises

Nous fêtons cette année les 400 ans de la naissance de Molière ; non seulement ce génie a marqué l’histoire du théâtre mais il a aussi laissé de nombreuses expressions en français ; les Français les répètent d’ailleurs souvent, sans savoir qu’il en est l’auteur.

C’est le cas de « tarte à la crème ». Cette expression désigne un lieu commun, un cliché, une formule rebattue et vide de sens.

« La transition numérique c’est le sujet tarte à la crème qu’on nous sert matin, midi et soir, du magazine Management au journal télévisé de Jean-Pierre Pernot sur TF1 », décoche d’entrée Mathias Crouzet.

Son origine se trouve dans la pièce L’école des femmes. Un des personnages, Arnolphe, explique que la femme idéale doit être d’une si grande ignorance, qu’au jeu du corbillon (jeu où on devait répondre par des noms rimant en on), elle répondra « Une tarte à la crème » à la question « Qu’y met-on ? ».

Certains critiques trouvaient cette réplique trop prosaïque et ne convenait pas à une pièce de théâtre. Dans La critique de l’école des femmes, par provocation, Molière accumule les « tarte à la crème » dans les répliques de ses personnages et obtient ainsi un effet comique de répétition.

« Que diable allait-il faire dans cette galère ? » est devenue une expression courante. Elle signifie « Pourquoi s’est-il engagé dans une pareille entreprise ? ». Elle est tirée des Fourberies de Scapin (Molière l’a empruntée à un autre auteur mais c’est lui qui l’a rendue populaire). Léandre, fils de Géronte, a besoin d’argent, mais son père refuse. Son valet, Scapin, a l’idée d’un stratagème. Il fait croire à Géronte que Léandre est entré dans une galère turque et que, son commandant mettant ensuite les voiles, il a été enlevé. Léandre ne sera libéré que s’il paie 500 écus. Géronte s’exécute donc mais, à chaque fois, au moment de remettre la somme à Scapin, le voilà qui répète, désespéré de devoir se séparer de son argent : « Que diable allait-il faire dans cette galère ? ». Le comique, là encore, est de répétition.

Mais que diable est-il allé faire dans cette galère ? En disant cela je pense bien sûr à Thierry Henry. Il n’aurait sans doute jamais dû aller jouer au F.C. Barcelone, ou plutôt il aurait dû y aller plus tôt dans sa carrière. (Agora vox, Escatafal, 14/03/2008)

Nos cours de français en entreprises, c’est aussi apprendre cela !

Tagged , , , ,

La voiture de fonction en France

Il n’est pas rare qu’une entreprise fournisse à un salarié une voiture de fonction. Celle-ci doit être différenciée de la voiture de service, qui est accessible au salarié uniquement pour ses déplacements professionnels et doit être rapportée à la fin de la journée de travail.

La voiture de fonction est considérée, en droit fiscal, comme un avantage en nature. Il s’agit en effet d’un avantage (mise à disposition d’un bien, d’un service, voire avantage en espèces) destiné à couvrir une dépense personnelle, privée ou professionnelle, du salarié. Cette mise à disposition est soit gratuite, soit moyennant une participation du salarié inférieure à leur valeur réelle : en France, elle est donc assimilée à un complément de rémunération. À ce titre, cet avantage est soumis à cotisations sociales et à l’impôt sur le revenu.

On cumule toutes les dépenses de l’année (cotisations d’assurance, entretien, frais de carburant, intérêts de l’emprunt s’il y en a un ou un leasing, taxe sur les voitures de tourisme des sociétés, frais de carte grise pour la première année) puis on calcule l’avantage en nature en y appliquant un coefficient de kilométrage (ce qui suppose un relevé constant) : kilométrage privé/kilométrage total. Seuls les kilométrages privés seront des avantages en nature.

Le paiement des repas et d’un logement de fonction, ainsi que la mise à disposition d’outils de communication (téléphone mobile, ordinateur, accès internet, etc.) sont également considérés comme des avantages en nature.

Nos cours de français en entreprises, c’est aussi apprendre cela !

Tagged , , , , , , ,

Apporter des fleurs à ses hôtes

Imaginons que vous en France : un jour, vous voilà invités à déjeuner chez un collègue, client ou fournisseur français avec qui, au fil du temps, vous avez lié amitié. Vous avez bien compris les règles de la ponctualité et, après quelques calculs savants, vous prévoyez de vous présenter chez votre hôte environ 15mn après l’heure qu’il vous a indiquée (ne jamais arriver à l’heure exacte, ce serait trop tôt !).

Mais qu’allez-vous apporter ? Vous ne pouvez pas, comme on dit, « arriver les mains vides ». Abandonnez la bouteille de vin. Si cela se fait de plus en plus parmi les jeunes, cela reste informel. En tout cas, vous devez connaitre très bien votre hôte, ce qui n’est pas le cas ici. De toute manière, comme vous ne savez pas ce que vous mangerez, vous ne pourrez pas, par définition, choisir le vin le plus approprié au repas. Renoncer aussi à apporter le dessert –et notamment cette fameuse tarte tatin qui vous réussit si bien. C’est encore trop informel.

Quoi donc alors ? C’est bien simple : offrez des fleurs, celles que vous voudrez. Il suffit de passer devant un fleuriste le samedi ou dimanche (jours traditionnels des réunions de famille) pour s’apercevoir à quel point cette tradition est bien vivante en France : il y a souvent la queue. Prévoyez donc un peu de marge (si vous ne voulez pas arriver chez vos hôtes 30mn en retard et enfreindre cette fois-ci la première règle…).

Nos cours de français en entreprises, c’est aussi apprendre cela !

Tagged , , , , ,

Parler français pour mieux parler anglais

Une part significative du lexique de l’anglais provient directement du français. Lorsqu’on explique cela aux étudiants, parfois, ils ne peuvent pas s’empêcher de penser que décidément ces Françaissont bien prétentieux et arrogants ! Pourtant, rien n’est plus vrai et cela s’explique facilement.

Quand Guillaume, duc de Normandie, conquiert l’Angleterre en 1066, le français devient la langue de la noblesse dans tout le royaume. Il suffit d’ailleurs de rappeler que la devise de la monarchie britannique est toujours, aujourd’hui, en français dans le texte : « Dieu et mon droit » (la devise de l’ordre de la Jarretière fondé par Edouard III en 1348 est aussi en français : « Honi soit qui mal y pense »).

De là, le français a essaimé dans toutes les couches de la société et la langue anglaise, notamment du point de vue lexical, a été fortement influencée par le français : actuellement, on estime généralement qu’au moins 30 % du vocabulaire anglais est d’origine française (certains linguistes avancent le chiffre des deux tiers !).

Expliquer cela aux étudiants n’est pas pour se gargariser du fait que le français a sa part dans la lingua franca actuelle. C’est d’abord pour remettre les choses à leur place (beaucoup de personnes pensent que c’est l’inverse qui s’est passé, à savoir que c’est l’anglais qui a donné au français tous les mots qu’ils ont en commun). C’est ensuite et surtout pour que les étudiants qui auraient la possibilité de connaitre les deux langues puissent passer intelligemment leurs connaissances de l’anglais vers le français et vice versa.

Pensez que, même en matière de lexique économique et financier, domaine anglo-saxon s’il en est, l’influence du français sur l’anglais se fait sensible : payer (to pay), dette (debt), entreprise (enterprise), monnaie (money), etc.

Nos cours de français en entreprises, c’est aussi apprendre cela !

Tagged , , ,

Les Français préfèrent les phrases à la forme négative

Les Français sont-ils toujours à voir le verre à moitié vide (au lieu de le voir à moitié plein) ? En tout cas, une chose est certaine : ils s’expriment en usant très souvent la négation, et pas seulement dans le milieu professionnel !

Pensez donc : au lieu du « c’est bon marché » que les étudiants en français langue étrangère utilisent toujours, les voilà qui disent : « c’est pas cher ! » Et pourtant, « c’est bon marché » est parfaitement correct. Pourquoi alors : « c’est pas cher » ? Mystère.

Sur le même modèle, vous entendrez : « c’est pas possible », « c’est pas vrai » pour « c’est incroyable », « c’est pas bon » pour « c’est incorrect », « c’est pas grave » pour tranquilliser quelqu’un et lui dire de ne pas s’inquiéter, « c’est pas dans mon budget » pour « c’est trop cher pour moi », « il est pas grand » au lieu de « il est petit », ou « c’est pas joli » quand on pourrait dire « c’est laid » (mais on les entend dire « c’est moche »). De même, quand les températures sont fraîches voire froides, « il fait froid » serait trop simple. Non, vous devrez bien entendu dire, comme eux : « il ne fait pas chaud » ! Cette manie de s’exprimer ainsi les pousse même parfois au paroxysme et à prononcer des phrases telles que « Ce n’est pas inexact » !

Pour vous qui apprenez le français, ça peut être un avantage : au lieu de mémoriser les couples antonymes du lexique, contentez-vous de retenir une version et utilisez la négation quand c’est nécessaire. Ce n’est pas compliqué !

Nos cours de français en entreprises, c’est aussi apprendre cela !

Tagged , , , ,

Le connecteur logique “pourtant”

De nombreux hispanophones et de catalanophones se trompent régulièrement sur l’usage de pourtant en français. Il est vrai que les langues semblent parfois prendre un malin plaisir à nous piéger.

Pourtant est un faux ami : ce n’est ni por lo tanto en espagnol, ni per tant en catalan, même s’il semble être leur traduction littérale. De fait, à l’origine, elle l’était : le sens ancien de pourtant est :pour cela, pour cette raison. Aujourd’hui, cette signification est tout à fait inusitée.

La confusion est d’autant plus regrettable que ces trois expressions sont toutes des connecteurs logiques dans leur langue. Mais por lo tanto et per tant continuent à introduire une conséquence alors que pourtant est devenu un connecteur logique d’opposition ; c’est un synonyme de malgré cela et néanmoins :

Cette plante ne pousse pas ; pourtant je l’arrose.

Pourtant est très souvent associé à l’oral à et :

Cette plante ne pousse pas, et pourtant je l’arrose.

L’expression et pourtant peut même s’employer seule, sous forme exclamative :

Qu’est-ce qu’elle a ta plante ? Elle semble toute sèche.

Et pourtant ! Je l’arrose tous les jours !

Ici, entre « Et pourtant ! » et « Je l’arrose tous les jours ! », le locuteur fera naturellement une pause plus ou moins marquée selon le degré de surprise et d’incompréhension qu’il voudra souligner.

Nos cours de français en entreprises, c’est aussi apprendre cela !

Tagged , , , , ,

Expressions françaises avec le mot « Affaire »

Il existe de nombreuses expressions autour du mot affaire ; elles sont toutes très fréquentes dans le français quotidien et… dans le français des affaires (ici mettre la traduction entre parenthèses) !

Lorsque le mot affaire est utilisé au singulier, il faut d’abord distinguer « faire affaire avec » de « faire l’affaire » :

Nous avons finalement fait affaire avec la société X (nous avons finalement négocié et conclu un accord avec la société X).

Si vous n’avez pas d’agrafeuse, du scotch fera l’affaire (c’est à dire qu’il conviendra).

La locution « avoir affaire à » signifie que vous avez eu une relation, un contact avec une personne en vue de négocier par exemple :

Pour négocier le renouvellement du contrat, j’ai eu affaire à l’adjoint du directeur financier.

Une affaire peut être, selon le contexte, un ennui, une situation délicate voire un scandale (pensez à l’affaire Dreyfus à la fin du XIXème siècle ou à l’affaire Gürtel par exemple), ou une opportunité (acheter un objet pour la moitié de sa valeur est donc une affaire). En cas de problème, vous pourrez d’ailleurs en faire votre affaire, c’est à dire vous en charger personnellement.

Ne soyez donc pas influencé par l’anglais, qui utilise le mot français affaire pour les relations extraconjugales : ce n’est pas du tout le cas en français (on parlerait plutôt d’une aventure, ce qui, convenons-en, est beaucoup plus romantique…).

Nos cours de français en entreprises, c’est aussi apprendre cela !

Tagged , , ,

Connecteur logique « cela étant »

Le nombre de connecteurs logiques utilisés par les Français, tant à l’écrit qu’à l’oral, est habituellement très important. Parmi eux, un articulateur logique de concession est peu ou pas connu des apprenants de français langue étrangère ; il s’agit de cela étant. Placé en début de phrase ou de proposition, il signifie « malgré ce qui a été dit ou fait » et c’est un synonyme de néanmoins, cependant. Vous pourrez donc l’utiliser pour nuancer vos propos. Dans cette locution, étant trouve son origine dans le participe présent du verbe être.

Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 12 avril. Cela étant, compte tenu de votre situation particulière, nous vous permettons exceptionnellement de vous inscrire jusqu’au 15 inclus.

On trouve également ceci étant, cela dit, ceci dit, voire un mélange avec cela (ceci) étant dit.

Comme pour pratiquement tous les connecteurs logiques, en français comme dans les autres langues, il est possible de ne pas formuler la seconde partie de la proposition qu’ils introduisent.

J’ai décidé de partir le 23 au matin. Ceci dit

Dans ce dernier exemple, l’interlocuteur comprend parfaitement que la personne est prête à reconsidérer sa décision et donc à avancer ou retarder son départ. Il n’est pas nécessaire de le verbaliser. Bien parler une langue étrangère, c’est aussi parfois savoir se taire !

Nos cours de français en entreprises, c’est aussi apprendre cela !

Tagged , , ,

Mots français utilisés en espagnol

Les mots voyagent et toutes les langues du monde empruntent des vocables à d’autres langues. Quand le français emprunte à l’espagnol, on parle d’un hispanisme ; c’est le cas, par exemple, du mot patio, qui est cependant prononcé en France « pasio ». En toute logique, l’espagnol emprunte également au français : ce sont les gallicismes.

Comme dans le dernier exemple, le mot est parfois repris tel quel : menú, hotel, restaurant et jardín trouvent ainsi leur origine dans les mots menu, hôtel, restaurant et jardin. Dans d’autres cas, comme dans peaje, garaje et bricolaje, le mot est légèrement modifié : péage, garage et bricolage. Il est facile de comprendre que le suffixe –age est alors systématiquement transformé en –aje.

Certains mots français ont subi une transformation orthographique plus importante quand ils sont passés en espagnol : chófer ou cruasán viennent de chauffeur et croissant (encore que des Espagnols, plus « puristes » continuent de l’écrire comme les Français). Moins transparents sont d’autres vocables comme esqui, ducha et botella, qui dérivent du français ski, douche et bouteille.

Parfois même, un mot qui semble pourtant si espagnol – au point de désigner une spécialité culinaire célèbre dans le monde entier– est d’origine française ! C’est le cas de jamón qui vient du mot français jambon !

Si cela vous intéresse, vous pourrez compléter cette liste sur ce site.

Nos cours de français en entreprises, c’est aussi apprendre cela !

Tagged , , ,